J’ai un pouvoir

J’ai un pouvoir. Et pas n’importe lequel ! Un pouvoir dont tous les enfants rêvent et que tous les adultes aimeraient avoir.


EDIT du 16 Novembre 2020: Aujourd’hui je ne suis plus si sûr que ça que tous les adultes aimeraient avoir ce pouvoir ????.


J’ai le pouvoir de devenir invisible.

Allez non, je blague bien sûr. Je ne suis pas magicien ; c’est juste la façon la plus intéressante que j’ai trouvée de mettre par écrit cette note. Je voulais initialement l’intituler « On ne me voit pas ».

Parfois j’ai l’impression qu’on ne me voit pas. Très souvent même. Beaucoup trop souvent.

Dans les conversations, entre collègues, à une rencontre, etc… Je disparais très rapidement. Absorbé par le flot constant de paroles ou d’actes dans lequel je n’arrive pas à me trouver une place ou à m’identifier.

Unseen – Photo by Ruel Calitis on Unsplash

Mais cette « aptitude » a aussi ses bons côtés. Je peux plus facilement m’éclipser d’une conversation qui me mets mal à l’aise, parce que personne ne le remarquera. Je peux m’éclipser de mon lieu de travail mon premier jour (je l’ai vraiment fait celle là ????); de toute façon, personne ne m’a vu venir.

Mais parfois, certains pouvoirs deviennent lourds à porter. On a envie de s’en débarrasser; du moins, à certains moments. Mon pouvoir à moi, je l’aime bien. Je voudrais juste pouvoir plus le contrôler, c’est tout. Je veux pouvoir être le mec totalement effacé et invisible quand c’est nécessaire. Mais je veux aussi pouvoir apparaître aux yeux des gens parfois.

Donc je travaille à le contrôler mon pouvoir. Je parle plus fort quand je suis en groupe. Je ris plus bruyamment. Je parle beaucoup plus aussi ????????‍♂️. Il arrive que je fasse des trucs gauches, très gauches même, que tu ne comprendras pas.

Voilà ! C’est la fin. J’ai un pouvoir. Et j’aimerais pouvoir l’utiliser quand je veux.


Photo à la une par Greg Rakozy sur Unsplash

L’humain difforme vu autrement

J’écris cet article depuis mon téléphone. C’est ce qui risque d’arriver d’ailleurs pour les prochains articles que j’écrirai en weekend; parce que je me suis promis il y a peu de ne toucher à mon ordinateur sous aucun prétexte le weekend.

Bien que je n’ai jamais pu totalement respecter cette promesse. D’ailleurs je pense que je ne pourrai tenir que jusqu’à demain matin ??‍♂️??‍♂️.


Le titre de cet article (je suppose qu’il vous a intrigué) n’est pas de moi. Il s’agit d’un article publié par le Professeur Sahbatou Redouane sur AfricArxiv et qui porte sur les perceptions et les interprétations des tares congénitales chez les peuples africains mais pas que.

J’en parle aujourd’hui parce que j’ai récemment lu beaucoup de posts sur internet et dernièrement un article sur Quora où des personnes exprimaient le mal être qu’elles éprouvent par rapport à leur corps.

J’ai lu l’article de Redouane quelques semaines après qu’il ait été publié sur AfricArxiv, et j’ai été particulièrement impressionné par le travail de documentation qu’il a fait en ce qui concerne les implications des difformations corporelles pour les personnes qui en sont victimes et pour celles qui les entourent.

Mon avis, ou plutôt mon constat sur la question est qu’il arrive que ces personnes souffrent plus du regard et/ou de la stigmatisation des « gens » plutôt que de leur mal. Bien sûr ils pourraient ignorer ces traitements, mais il n’en demeure pas moins que c’est pas juste qu’une personne ait à endurer des critiques sur un tel sujet.

Les complexes ne sont pas toujours inhérents à la personne qui les a mais peuvent parfois provenir de son entourage.

Mon éternelle naïveté me fait espérer qu’un jour viendra où personne n’aura plus à se sentir mal ou gêné envers la société à cause de son corps ou à cause d’autres aspects pareils.


Side note: AfricArxiv est un dépôt numérique en libre accès d’articles « scientifiques » publiés par des auteurs africains ou portant sur des thématiques relatives au continent. Je l’ai créé ensemble avec mon amie Jo il y a un peu plus d’un an maintenant.

Redouane a aussi publié sur AfricArxiv « Il était une fois les monstres » qui aborde aussi le sujet des malformations congénitales.


Le mot tare est parfois utilisé avec une connotation très négative. Ce n’est pas le cas dans cet article; du moins dans mes intentions en l’écrivant.